
L'objectif des autorités est d'atténuer la crise de transport : des milliers de bus assurent tant bien que mal, et souvent dans l'anarchie la plus totale, la tâche de transporter des citoyens d'un lieu à un autre. Il s’agit aussi de rattraper le temps perdu dans un secteur aussi stratégique, où l’Algérie a pourtant accusé un retard handicapant. Le lancement du projet de réalisation du métro d'Alger et du tramway dans les centres urbains s'est ainsi avéré nécessaire.
Le défunt ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, a travaillé durant des années de suite pour mettre sur les rails ces projets ambitieux. Son successeur, Amar Tou, se doit aujourd’hui d’assurer la poursuite des travaux.
En janvier, Amar Tou avait justement annoncé devant l'Assemblée populaire nationale (APN) que le secteur réceptionnera 6.561 km de nouvelles lignes d'ici l'année 2014. Outre le projet de réalisation d'une ligne à grande vitesse et de l'extension du métro d'Alger, le ministre des Transports évoque le projet de création du réseau du tramway, dont l'extension des lignes est prévue dans les « prochaines années » à Alger, Oran et Constantine.
Mais le lancement de tous ces projets d'une manière quasi simultanée a provoqué une véritable « clochardisation ». Partout où les travaux du tramway sont lancés (depuis 2006), les Algériens assistent à la transformation des centres urbains, où l'asphalte se mêle à la boue et où le piéton se dispute le peu d'espace qui reste encore avec l'automobiliste.
Par exemple, à Bab Ezzouar, à l'Est d'Alger, les travaux d'extension de la ligne du tramway s'éternisent et les citoyens commencent à s'impatienter. Les automobilistes doivent circuler sur les trottoirs pour éviter les grillages qui séparent des lignes du tramway. Située au coeur de l'une des principales artères de Bab Ezzouar, cette ligne d'extension a complètement déformé l'image d'une ville qui ressemble désormais à un «douar» oublié.
Au niveau de Mohammedia de nombreux commerçants ont fermé boutique à cause des travaux. Il y a quelque années pourtant, l'endroit, réputé pour ses restaurants, était la destination favorite des familles algéroises, mais aussi de voyageurs qui n'hésitaient pas à s'arrêter pour déguster les spécialités dont se targuaient les restaurateurs de ce côté d’Alger.
En allant plus loin vers Bordj El-Kiffan, c'est le même spectacle. La cité est « éventrée » par les travaux du tramway. Station balnéaire, fréquentée par des dizaines de milliers de touristes chaque année, Bordj El-Kiffan ne respire plus et constitue une véritable « plaie béante ». L'animation qui caractérisait cette station balnéaire a complètement disparu.
Quant au métro d'Alger qui a englouti des milliards, la date de sa réception n'est pas encore arrêtée. Pourtant, des promesses ont été faites sur « l'inauguration imminente » de ce métro, le premier dans notre pays. Son inauguration avait pourtant été promise pour l'été 2009 à l'occasion de la réception en octobre 2008 de la première rame du métro d'Alger. Le directeur du projet du métro d'Alger, Philippe Sauvard, avait avancé les mêmes assurances sur la mise en service de ce métro pour l'année 2009. Chaque année des dates sont avancées par les responsables concernés ; elles ne sont en rien respectées. Les habitants d’Alger attendent des explications mais en vain. Silence radio du côté du ministère des transports.
Sources : www.metroalger-dz.com et http://www.algeriepyrenees.com/article-algerie-le-metro-d-alger-cette-arlesienne-encore-un-retard-annonce-42478206.html